Recruter, oui !.. mais moins cher

Les ressources humaines sont simples… lorsqu’on parvient à simplifier leurs process. En la matière, l’acquisition des bonnes pratiques n’a pas de prix.

Et ce coût est l’enjeu de la transformation des organisations, l’axe majeur de la création de valeur. Pour l’heure, force est de constater que les gains de productivité sont rarement accompagnés d’un changement organisationnel en profondeur. L’esprit des SIRH influencé par les réseaux sociaux est loin d’avoir pénétré les organisations. Pire : les gains de productivité, s’ils sont bien réels, s’accompagnent le plus souvent d’une destruction de valeurs en termes de management de proximité et de relation avec la DRH ou la DSI.

Une automatisation destructrice

Contraintes par la crise d’accélérer un processus de réduction des coûts et pressées par leurs conseils d’administration d’accroître leur rentabilité, les entreprises jouent la carte de l’automatisation destructrice de valeurs d’usage au lieu d’accompagner la dématérialisation par une transformation organisationnelle créatrice de nouvelles passerelles en termes de compétences. Sous pression, les DRH sont aujourd’hui sommés de réduire leur coût. C’est la mode : recruter doit coûter moins cher, mais les gains de productivité doivent également concerner toutes la chaîne d’administration RH.

Résultat : l’impitoyable chasse aux coûts a engendré des ratios ahurissants, et un gestionnaire « ressources humaines » doit parfois prendre en charge, seul, pas loin d’un millier de collaborateurs.

Une course à la productivité

La paie ou la chaîne de traitement des CV ne sont plus les seuls postes concernés par la course à la productivité. Il n’est pas rare, dans les très grands groupes, que les DRH soient eux-mêmes victimes des réorganisations. Fonctionnant en équipes réduites, les cadres de la fonction RH ne sont plus secondés par des administratifs. Conséquence : le temps consacré à la relation avec les salariés est réduit à la portion congrue. L’informatisation n’a ici qu’un but : gagner un ou deux points de rentabilité. Une vision à courte vue, aux antipodes de ce que l’on peut attendre d’une véritable politique de valorisation des compétences.

Las, les responsables syndicaux ont beau clamer la nécessité pour les RRH de revenir dans les tranchées, aux côtés des hommes, le terrain est systématiquement sacrifié au profit du reporting. L’espace de discussion autour des métiers et de la compétence est passé par pertes et profit et, seule, l’organisation du travail, vue sous l’angle de la productivité, fait l’objet d’audit dont les résultats font craindre les dérapages sociaux.

Le SIRH en mode 2.0 a donc encore du chemin à parcourir pour que l’outsourcing total, via le mode SaaS n’apparaisse pas comme un gain de productivité au seul service d’une rentabilité qui ne serait que financière et boursière.

Extrait de La Révolution Silencieuse des SIRH 2.0Jean-Marc Satta
© 2011, Editions Delavilla, Paris (www.editionsdelavilla.fr)

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