C’est une constante depuis les années 1980 : les SI sont au service de ceux qui les maîtrisent et asservissent ceux qui les utilisent sans grande dextérité.
L’avantage du mode SaaS, c’est qu’il fonctionne avec des process déjà testés. Dans certaines entreprises – parfois concurrentes – il est déjà utilisé pour les mêmes besoins. Nul besoin de tester à nouveau une application parfaitement opérationnelle.
Or, un projet de SIRH traditionnel représente le plus souvent 500 jours/hommes pour des entreprises supérieures à 500 salariés. Dans la plupart des ERP ou des ASP, ce laps de temps sert assurément à créer le produit, à l’installer, former les utilisateurs, réaliser les ajustements.
En mode SaaS, ce délai est utilisé pour accompagner l’utilisation d’un produit opérationnel dès le premier jour chez le client. Un gain de productivité considérable si l’on sait que l’accompagnement et la sensibilisation du management concernent moins l’utilisation technique de l’outil mais davantage son rôle dans la conduite du changement.
C’est l’objectif de l’informatique au service de l’utilisateur : son indicateur de performance ne se déclenche que lorsqu’elle est utilisée par 100% des salariés auxquels elle est destinée.
Alors que l’on découvre que certains logiciels dédiés au recrutement, commercialisés en tant que service en ligne font apparaître, au grand dam des entreprises utilisatrices, des coûts récurrents cachés et une progressivité évolutive onéreuse, l’utilisation des modèles Software as a Service intégré dans un SIRH se révèle bien plus performante.
La pénétration du mode SaaS dans la GRH
L’apparition du mode SaaS dans la GRH a entraîné un changement de paradigme, même dans les entreprises de taille plus importante, travaillant avec des ERP. L’étude conduite en août 2009 par Business Week Research Services est, à cet égard, édifiante. Montrant les raisons pour lesquelles les entreprises américaines commencent à privilégier le mode SaaS pour l’administration de leur RH, elle présente une tendance lourde : les quatre cinquièmes des dirigeants nord-américains songent à terme, à introduire de nouveaux process de GRH en approche serviciel (SaaS). D’ores et déjà, un tiers des 326 dirigeants interrogés ont déjà mis en place au moins un module RH. L’analyse révèle que le gain de productivité, qui entre en ligne de compte dans l’adoption d’un nouveau système, n’est pourtant pas la seule raison du choix. En passant en revue certaines étapes de la chaîne de valeur RH, on découvre ce qui distingue le SIRH en mode SaaS des progiciels d’ERP traditionnels.
La praticité et la rapidité de la prise en main d’un serviciel en mode 2.0 sont sans conteste ce qui confère au SaaS une tête d’avance sur son cousin ERP. La facilité avec laquelle le client final est susceptible de maîtriser l’outil semble presque déconcertante tant elle apparaît en tête de liste des avantages supplémentaires.
Une ergonomie plus intuitive
D’une part, l’interface utilisateur des serviciels possède une ergonomie bien plus intuitive que les ERP traditionnels. La plupart du temps, les éditeurs font un effort considérable dans le graphisme, le choix des images et des icônes afin de proposer une interface user-friendly. Le mode SaaS permet d’ailleurs de réaliser un suivi de l’utilisation et de l’ergonomie de l’outil. En effet, une analyse régulière de la manière dont les collaborateurs de l’entreprise prennent en main le service permet aux ingénieurs et aux designers du serviciel d’adapter régulièrement son ergonomie, sa navigation et son interface, pour un confort de travail maximum. La structure des écrans peut être modifiée à loisir, de même que la couleur, les boutons, ou la hiérarchie de l’information. L’évaluation régulière de l’expérience utilisateur est une donnée essentielle du suivi client par l’éditeur.
C’est elle qui permet d’emporter l’adhésion des utilisateurs et faire en sorte que les collaborateurs, à tous les niveaux, se l’approprient définitivement. Les divers paramètres de travail seront ainsi mesurés comme pour un service internet grand public : nombre de clics, temps d’attente, consultation des pages, etc.
Certains logiciels SaaS peuvent même être “customisés” par les utilisateurs eux-mêmes, sans aucune intervention de la part de l’éditeur. Le look and feel, les menus, les préférences utilisateurs pouvant être changés par simple glisser-déplacer ou cochage/décochage d’une check box, sans l’aide d’un technicien programmeur.
L’interface utilisateur devient aussi simple que la gestion d’un compte en banque en ligne, et aussi intuitive que les réseaux sociaux.
Extrait de La Révolution Silencieuse des SIRH 2.0 – Jean-Marc Satta
© 2011, Editions Delavilla, Paris (www.editionsdelavilla.fr)