Les salariés de plus de 40 ans estiment que leur potentiel n’est pas toujours exploité par l’entreprise. Or, le rôle de cette population est essentiel dans la décennie à venir.
L’étude d’Inergie distingue trois tranches d’âge : les 40-45 ans, les 45-55 ans et les plus de 55 ans. Ces différentes tranches d’âge dévoilent avant tout l’envie de s’investir dans leur travail en développant notamment leur expertise. 29 % des actifs de plus de 40 ans citent ainsi « le besoin de développer leurs compétences » comme premier facteur d’épanouissement professionnel et, si besoin est, au moyen de formations pour 35 % des répondants.
Disparité des perceptions personnelles
Si les souhaits semblent constants selon les différentes tranches d’âge, les perceptions personnelles des uns et des autres révèlent des disparités marquées qui peuvent influencer la motivation et le degré de stress. Les 40-45 ans (70 %) et les plus de 55 ans (68 %) perçoivent par exemple une forte reconnaissance équivalente de leur expérience professionnelle et de leur potentiel. À l’inverse, pour les 45-55 ans, le sentiment est moins prononcé : environ 60 % de cette tranche d’âge estime que leur expérience est reconnue.
Ces écarts ne sont pas sans conséquences. Alors que 51 % des plus de 55 ans affirment avoir une vision claire de leur avenir professionnel, seuls 27 % des 45-55 ans partagent cette visibilité. Du coup, cette même tranche d’âge affiche le plus faible degré de motivation, 72 % s’estimant « motivés » contre, par exemple, 79 % pour les 40-45 ans. Dans le même esprit, seuls 40 % des 45-55 ans estiment avoir encore la possibilité d’évoluer dans leur entreprise.
La formation professionnelle méconnue
Trois quarts des salariés se disent prêts à suivre une formation pendant leur temps de loisirs si l’entreprise le leur propose. Un bon point pour le DIF et un autre pour les accords Séniors – maintenant est-ce que les entreprises à travers leur SIRH suivent ces indicateurs et ces accords ?
Et alors que la loi sur la formation professionnelle tout au long de la vie du 4 mai 2004 donne droit à 20 heures de formation annuelles, beaucoup de salariés ne connaissent pas l’existence de cette mesure. Une tendance qui devrait s’inverser dans les années qui viennent, en dehors de tout accord de branche, signé ou non. Et pour cause : selon l’article L933-2 du code du travail, « chaque salarié est informé par écrit annuellement du total des droits acquis au titre du dispositif du droit individuel à la formation ». Ces droits doivent être calculés dans le logiciel RH de l’entreprise, c’est un élément complémentaire de la paie.
Extrait de La Révolution Silencieuse des SIRH 2.0 – Jean-Marc Satta
© 2011, Editions Delavilla, Paris (www.editionsdelavilla.fr)