L’ère de l’externalisation des process RH

Un tiers des entreprises a déjà externalisé une partie de son process ressources humaines, principalement la paie.


L’analyse du cabinet Markess International souligne que les trois-quarts des DRH souhaitaient désormais s’engager sérieusement dans l’optimisation de leur gestion administrative et plus de la moitié outsourcer leur veille légale et réglementaire.
Le marché, en forte expansion, connaît une croissance à deux chiffres, malgré la crise. Gageons qu’il croîtra de manière exponentielle dès la sortie de la récession. Ce mouvement d’externalisation constitue la seconde révolution des SIRH. Entamée avec les ERP, puis avec l’ASP, l’externalisation prend une nouvelle dimension avec l’apparition du mode serviciel, plus connu encore sous le terme de SaaS. La révolution du « Software as a Service » ne concerne plus seulement les entreprises de grande taille. Les PME-PMI sont également concernées. C’est  assurément une révolution car elles peuvent avoir enfin accès à de vrais outils de gestion et de développement des RH. Il nous apparaît que cette tendance lourde est inéluctable. Elle prend place dans une tendance plus large, bien installée outre-Atlantique, de la vague de fond du Cloud Computing* et de la transformation progressive de la structure des IT d’entreprise et de l’infogérance.

D’autre part, cette révolution s’inscrit dans un moment clé d’une double mutation : celle des services RH, d’une part, celle de la GRH en mode 2.0, d’autre part.

Toujours plus de valeur ajoutée

La première mutation est initiée par le marché qui exige une productivité plus importante et donc plus de valeur ajoutée pour tous les services relatifs au recrutement, à la gestion, à la mobilité et la formation du personnel. Nous sommes actuellement au cœur de cette mutation douloureuse, qui se traduit souvent par des coupes claires dans les effectifs des départements RH, contribuant à éloigner les responsables des ressources humaines des forces vives de l’entreprise, mettant sous pression les managers de proximité. Le moins que l’on puisse dire est que la pilule est pour l’heure, particulièrement difficile à avaler.
Dans les sondages managériaux, les employés et cadres n’ont de cesse d’exprimer leur désamour pour la « fonction personnel » et d’affirmer leur perplexité quant à la possibilité de s’appuyer sur le DRH pour évoluer au sein de l’entreprise. La grogne s’exprime avec une virulence toute particulière en France. Les réformes sont grevées par un dialogue social de faible amplitude. La mise en œuvre d’une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences apparaît moins comme une volonté de développer une gestion anticipative des ressources humaines que de réaliser, sous le couvert d’une obligation légale, une réorganisation d’effectifs inspirée par le moins-disant social.

SaaS et Web 2.0

La seconde mutation, dans laquelle s’inscrit la révolution du SaaS est celle du Web 2.0. C’est elle qui offre une des clés de l’avenir de la Gestion des Ressources Humaines en entreprise. C’est elle qui met en lumière le paradoxe actuel d’une fonction aujourd’hui sous le feu des critiques, demain au cœur d’un nouveau système de management par la compétence. C’est parce que l’on travaille en réseau, que les informations s’échangent avec simplicité qu’on est en mesure d’imaginer que l’administration des RH peut se compléter par un autre volet : la gestion anticipative des compétences. C’est aussi pour cela que les DRH sont massivement partisans de ce mouvement d’externalisation.

Extrait de La Révolution Silencieuse des SIRH 2.0Jean-Marc Satta
© 2011, Editions Delavilla, Paris (www.editionsdelavilla.fr)

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